Pourquoi le monde existe ? Une réponse à Markus Gabriel

Première publication, novembre 2014 (révisée août 2015)

Le « nouveau réalisme » 2

Qualifié de « nouveau » le réalisme que revendique Markus Gabriel doit logiquement émerger d’un « ancien » qui n’a sans doute pas donné toute satisfaction[1]. Ce qui est nouveau c’est que le monde a disparu ! Et la métaphysique avec. Après avoir rendu compte, dans le billet précédent, du contenu du livre de Gabriel, je prends cette fois-ci le contrepied de sa posture et soutient que le monde est là, indépendant de nos schèmes conceptuels et qu’il est un « tout » nécessairement cohérent.

A la question Qu’est-ce qui existe ?, Markus Gabriel répond « Tout ! » « C’est vrai ! », convenait Willard V. O. Quine[2], mais il ajoutait : « Cependant, cela revient à dire simplement qu’il y a ce qu’il y a. » Autrement dit, si l’on s’en tient au propos du grand logicien américain, lorsque Gabriel affirme que « tout existe » c’est aussi correct qu’une phrase qui ne dit rien. C’est qu’en philosophie, lorsque l’on se demande ce qui existe, on cherche à fournir une caractérisation de ce « tout », à distinguer quelles entités ou quels types d’entités en font partie[3]. Autrement dit, on cherche à en organiser l’inventaire ; on se demande quelles choses sont : c’est l’ontologie.

On pourrait dire qu’« exister » c’est faire parti du « tout ». Mais si l’on en croit Gabriel, « tout existe sauf le monde » (considéré comme un tout). C’est-à-dire « tout existe sauf ce qui englobe ce tout ». Ce n’est pas un désaccord sur la nature de ce « tout », mais clairement le refus de considérer la réalité comme un tout.

Dans son exposé, Markus Gabriel rejette le constructivisme (idée selon laquelle la réalité est hors d’atteinte et que ce que nous en connaissons est en partie construit par nos concepts) et adopte un point de vue qu’il dit « réaliste » (idée selon laquelle nous pouvons connaître la réalité des choses telles qu’elles sont). Toutefois, en soustrayant le monde comme un tout, le réalisme de Gabriel se met à ressembler à une sorte de magasin à ciel ouvert contenant selon les domaines, un mobilier pour le moins hétéroclite dans lequel se côtoient des chimères, des électrons, des « licornes en uniforme de police sur la face cachée de la lune », des pensées de toutes sortes, des nombres, des institutions, des planètes, des objets du quotidien, etc. Ainsi avec une possibilité indéfinie d’ouvrir des « champs de sens » au sein desquels les objets surgissent, l’ontologie se mue en analyse de la signification de « l’existence ». Est-ce là une bonne nouvelle pour la philosophie ? Serait-on passé de la déconstruction à la désarticulation ?

*

Qu’est-ce qui existe ? est donc la question de l’ontologie ; Quelle est la nature de ce qui existe ?, celle de la métaphysique. La première cherche à nous dire si certaines entités existent et la seconde en spécifie la nature. Mais l’ontologie et la métaphysique ont toujours eu partie liée. Ce qui est et ce que c’est sont intriqués. Par exemple, en disant que les objets matériels existent, on doit pouvoir dire ce qu’ils sont ou alors on parle dans le vide. Ici, les divergences métaphysiques surgissent alors très vite. Elles concernent les conditions d’identité de ces objets, leur persistance dans le temps ou encore leurs propriétés essentielles. C’est ainsi que des désaccords métaphysiques entraînent immanquablement des différences ontologiques.

Ce qu’il faut retenir, c’est que faire de l’ontologie, avant tout, revient à classer ce qui existe. Et on ne peut classer quoi que ce soit sans spécifier ce qui existe[4]. Il ne s’agit donc pas de produire le catalogue de tous les habitants du monde mais de se demander Quelles sont les catégories les plus générales que « contient »  le monde ? C’est ici que les termes d’ « objet », de « propriété » ou d’« événement » etc., vont focaliser l’attention du philosophe qui pratique l’ontologie.

Alors le monde !

Le «  monde » est le nom pour « tout ». Et si Dieu existe, il est inclus dans le monde ! Alors quand la métaphysique se pose comme la tentative d’exprimer l’ultime vérité au sujet du monde, que cherche-t-elle vraiment à savoir ? Peter van Inwagen suggère trois types de questions :

  1. Quelles sont les structures les plus générales du monde et quelles sortes de choses contient-il ?

  2. Pourquoi est-ce que le monde existe – et plus spécifiquement pourquoi y-a-t-il un monde ayant les structures et le contenu décrit dans la réponse à la question 1 ?

  3. Quelle est notre place dans le monde ? Comment sommes-nous, les être humains, situés dans ce monde ?[5]

Comme on le voit, pour répondre à ses questions, la métaphysique pose la structure fondamentale de la réalité comme un « tout »[6]. On se demande s’il y a une structure dans le monde que l’on trouve dans toutes les choses et qui soit aussi une structure du tout. Autrement dit, lorsque l’on pose le monde comme un tout, on cherche à « discerner la réalité ultime ou fondamentale sous-jacente aux apparences »[7] . Et pour ce faire, le réaliste métaphysique pose la thèse de l’indépendance de l’esprit, c’est-à-dire que sa recherche pose un monde qui existe par opposition à la manière dont nous en parlons et dont nous pensons à son propos.  En fait, si le « réalisme » est d’abord entendu comme une thèse d’indépendance de l’esprit, alors il existe un monde.

Gabriel, lui, pense qu’affirmer l’existence du monde comme présupposé à toute métaphysique n’a pas de sens. Les positivistes logiques de l’entre deux guerres[8] soutenaient à peu près, mais pour des raisons différentes, la même thèse radicale.  Le genre de questions que pose van Inwagen n’aurait eu, à leurs yeux, que l’apparence grammaticale de questions bien formées qui, en fin de compte, ne feraient qu’ajouter du bruit au bruit. Toutefois, alors que les empiristes logiques excluaient la métaphysique au motif d’un rapprochement de la science avec la philosophie, Gabriel, lui, rejette la métaphysique pour des raisons inverses. La représentation scientifique, selon lui, produit une image du monde débarrassée de l’homme. Un matérialisme réductionniste radical sous-jacent à l’entreprise de la science se serait mis à ne faire exister que des paquets de particules s’agitant dans des champs de force. Cette vision de la science, comme suprématie  sur toute autre forme d’enquête, est le « scientisme », entaché lui-aussi par une conception du monde comme un « tout » – ici, un « tout » composé des seules entités que les théories scientifiques nous livrent. En revanche, en soutenant « qu’il n’y a que des champs de sens qui prolifèrent en d’infinies variations » (p. 138), cela nous aiderait à retrouver une place qui nous « approche de la réalité et à comprendre que nous sommes des êtres humains » (p. 192).

*

Le réalisme de Gabriel – le « nouveau réalisme » -, se présente comme un réalisme pluraliste mais qui se démarque donc de l’entreprise métaphysique qui entend, elle, développer une théorie du monde prise comme un tout.

C’est vrai qu’il y a beaucoup de choses dans le monde et les exemples que produit Gabriel, mêmes les plus extravagantes comme les « licornes en uniforme de police … » sont dans le monde. Mais en faisant de la métaphysique, on ne se satisfait pas de listes de choses, on cherche  à « découper la réalité aux bonnes articulations »[9]. Et pour cela, il faut bien admettre qu’il existe un monde qui contient ces choses, sinon on ne découpe rien – ou ce que l’on découpe se dérobe sous la lame, nous file entre les mains !

Alors de quel réalisme Gabriel nous entretient-il donc ? Manifestement le « réalisme » peut se dire de plusieurs manières[10]. Celui de Gabriel ne nie pas l’existence des objets que nous donne la science tels que les atomes, les virus ou les électrons. En cela il est réaliste, c’est-à-dire qu’il accepte l’idée que ces objets sont connaissables et ne sont pas le résultat d’une construction de nos concepts (p.61). Toutefois, en conditionnant ce qui existe à l’ouverture de champs de sens indéfinis, le monde est toujours repoussé plus loin – il demeure inatteignable.

*

Ce qui pousse Gabriel à sauter sur sa chaise en disant « Le monde n’existe pas ! Le monde n’existe pas ! » et à imaginer un « nouveau » réalisme participe d’une inquiétude. Le monde comme un tout serait, en fait, celui de l’univers des sciences. Et ce qui le peuplerait seraient   les seules entités que postule la physique, devenue science hégémonique. Autrement dit, le réalisme scientifique, que ce soit sous la forme structurale[11] ou essentialiste, marquerait son emprise sur la métaphysique. Dans ce monde, l’homme, ce suspect, serait peu à peu mis à l’écart.

La façon dont Gabriel traite les objets de la science pourrait bien alors être prisonnière d’une certaine façon de faire de la philosophie qui est, comme l’exprime John Heil[12], une mauvaise compréhension de ce qui rend vrai. Lorsque par exemple, Gabriel se révolte et sombre pas moins que dans le néant (p. 37) à l’idée que nous ne serions, selon le monde de la science, que des agrégats de particules qui se prendraient pour des êtres humains, autrement dit que nous n’existerions pas, c’est se faire peur pour rien au fond. Ce n’est pas parce que, croisant Markus Gabriel, je pourrais être amené à dire : « Tiens, voilà le philosophe qui pense que le monde n’existe pas ! » que le vérifacteur de mon énoncé ne serait pas, en partie, un certain agencement de particules. Je pourrais même, oublieux le peu que je sais  de la physique quantique,  lui parler comme on parle à une personne ! Car, oui, et Markus Gabriel a raison de l’affirmer, nous sommes « avant tout » des personnes (p. 226). Quant à savoir si « avant tout » signifie que nous le sommes essentiellement, c’est encore une question métaphysique auquel nul ne peut échapper[13]. C’est que la physique quantique n’a pas établi que rien n’existe en dehors des particules élémentaires et que tout le reste n’est que fiction. Non ! La physique nous apporte une compréhension plus profonde de la nature de la substantialité et de celle des « objets » ordinaires dont certains, dotés de propriétés un peu spéciales, sont classés parmi les êtres humains – et se reconnaissent comme des personnes.

*

Le monde comme un tout aurait donc, selon Gabriel, mis l’homme à l’extérieur du monde et une des tâches du nouveau réalisme consisterait à le ramener à l’intérieur (enfin – devons-nous le supposer ! – puisque le monde n’existe pas, comme un objet de l’un des domaines). Il écrit : « […] les faits ne se trouvent pas seulement du « côté du monde », comme tend à l’affirmer l’image scientifique du monde, mais aussi du côté de celui qui se tient sur le versant des faits de ce « côté-ci du monde » (p. 184). Soutenir que le monde existe comme un tout impliquerait donc l’existence d’une disjonction de l’esprit et du monde. Or selon le réalisme métaphysique, l’esprit est dans le monde et non en dehors. Le réalisme métaphysique est avant tout une thèse d’indépendance de l’esprit. Notre pensée même ne serait rien, et nous ne pourrions même pas y avoir accès, si elle n’était pas elle-même une partie de la réalité indépendante de l’esprit. Le regretté John Lowe[14] écrit :

« Par «  réalité indépendante de l’esprit », je veux parler de la somme totale des choses dont l’existence ne dépend pas de nos pensées à leur sujet. Car nos propres pensées ont une existence qui ne dépend pas de notre façon de penser d’elles et constituent, en ce sens, une partie de la réalité indépendante de l’esprit. Il est vrai que nos pensées n’existeraient pas si nous ne pensions pas à elle, mais cela ne veut pas dire que nous devons penser à elles pour qu’elles existent. »

On l’aura compris, lorsque l’on dit « réalisme », on ne négocie pas l’indépendance de l’esprit. On peut même dire que la thèse réaliste d’indépendance de l’esprit n’est possible que si le monde existe comme un tout, et que ce qui nous permet de penser aux choses présuppose l’existence d’un lien entre nos pensées et nos mots avec ce qui est indépendant de notre esprit et de notre langage. Ce lien, c’est justement les concepts que nous employons dans nos pensées et qui sont les véhicules qui saisissent les choses auxquels ils s’appliquent. Et c’est pourquoi, lorsque l’on a tendance à se revendiquer plutôt d’un « ancien » réalisme – c’est-à-dire d’un réalisme qui soutient que nous pouvons connaître les choses telles qu’elles sont réellement et non juste comme elles figurent dans nos histoires – cela nous ouvre la possibilité de nous questionner au sujet de la sorte de chose qu’est l’esprit, de la place qu’il occupe dans le monde et du lien qu’il entretient avec la science physique.

Gabriel, quant à lui, lâche la science à un domaine et ce que nous sommes, nous les êtres humains, le relègue sans doute à un autre. Au fond, le face à face que suggère Gabriel entre, d’un côté, l’univers des choses physiques et, de l’autre, un humain qui n’aurait plus sa place n’est pas sans rappeler, bien qu’il s’en défende, la position kantienne au sujet de la métaphysique. D’ailleurs n’écrit-il pas que nous pouvons connaître les choses telles qu’elles sont, mais que « nous n’atteignons jamais l’ultime champ de sens dans lequel tout apparaît, c’est-à-dire le monde » (p.118).

Pour le métaphysicien, il n’y a ni face à face, ni écran ni barrière entre nous et les choses dans le monde – et justement les « choses » de la science l’intéresse. Et cela ne date pas d’hier ! C’est né avec la philosophie, à une époque ou la science et la philosophie étaient confondues. Même si c’est sans doute suite à un accident historique que la métaphysique porte son nom[15], c’est un accident heureux car l’une et l’autre ont beaucoup de préoccupations en commun. En effet, l’une comme l’autre ont le même objet d’étude : le monde. Toutefois, alors que la physique traite de ce qu’il y a, la métaphysique, qui ne traite pas de certains objets en particulier, se demande, à un niveau plus général et fondamental que ne le fait la physique, quelle est la nature de ce qu’il y a – et de ce qui doit ou peut être[16].

Ce qui est en jeu dans l’activité de connaissance métaphysique est la compréhension de notre relation avec la réalité. Et pour cela, il ne s’agit pas de traiter les objets de la science comme simplement ce qui nous permet de faire les bons calculs, de construire les bons algorithmes afin de faire de bonnes prédictions que l’on mettra à la disposition de la technologie : non, la métaphysique prend au sérieux les objets de la science et  pose la question de savoir quelle est la nature de ce que, par exemple, l’on appelle « particules » en physique quantique,  ces corpuscules subatomiques qui n’ont rien à voir avec ce qu’à l’époque classique on appelait effectivement « particules » ayant une trajectoire dans l’espace et dans le temps. Mais il ne s’agit pas non plus, comme l’écrit Claudine Tiercelin[17], de « s’en laisser compter par elle [la science] » et de penser que la métaphysique doive finir par disparaître[18] sous la dernière version d’une ultime théorie au prétexte que celle-ci aurait trouvé son ultime objet : non, la science présuppose la métaphysique et lui est irréductible. Ainsi, lorsque le métaphysicien  dit que le monde existe comme un tout, il n’affirme pas que tout est physique et localisé dans l’espace. En effet, la signification du monde n’est pas liée à une structure particulière des choses. Si l’on croit qu’il existe des choses « dans le monde », qui ne sont pas physiques par exemple, et si cette croyance s’avère fausse, il n’aura pas été fait pour autant, dans cette occurrence, un mauvais usage du terme « monde »[19].

Ainsi, contrairement à ce que soutient Markus Gabriel nous avons de bonne raison d’affirmer que le monde existe. Certes le slogan, catapulté depuis l’université de Bonn, que le monde n’existerait pas peut nous sembler un décret redoutable, un de ces renversements philosophiques qui stupéfie le sens commun et excite son imaginaire mais la surprise passée, que nous reste-t-il ? Un réalisme tout azimut mais impuissant à évaluer si certains faits sont plus fondamentaux ou réels que d’autres et qui surtout referme la perspective d’une investigation de la nature de la réalité. Un réalisme qui laisse la science cheminer seule dans son propre champ de sens et dont les objets sont sans attache avec le monde intentionnel et de l’esprit, le monde des artefacts et des objets sociaux. Pourtant comme l’écrit John Searle, « Nous vivons très exactement dans un monde, pas dans deux, trois ou dix-sept… » et la question du travail philosophique n’est-il pas de se demander « Comment tout cela tient-il ensemble ? »[20]

world's end

 Références

[1] M. Ferraris, dans son Manifeste du nouveau réalisme, Hermann, 2014, écrit que le trait « nouveau » est « la prise d’acte d’un changement de situation ». Ce changement de situation serait le démenti par l’actualité (populismes médiatiques, guerres de l’après 11 septembre, crise économique) des dogmes postmodernes.

[2] W.V.O. Quine,  « On what there is », 1948 traduction française sous la direction de S. Laugier,  « De ce qui est », Du point de vue Logique, Vrin, 2003, p. 25-48.

[3] F. Nef, Traité d’ontologie pour les non-philosophes (et les philosophes), Gallimard, 2009, A. Varzi, Ontologia, 2005, traduction française de J-M. Monnoyer, Ontologie, 2010, Ithaque.

[4] Ibid., Varzi, p. 16.

[5] P. van Inwagen, Metaphysics, Westview Press, 2014. p. 6.

[6] E.J. Lowe, « La connaissance métaphysique », Revue de Métaphysique et Morale, PUF, 2002, n° 36, Traduction Française Frédéric Nef.

[7] Theodore Sider, Writing the Book of the World, Oxford University Press, 2001, p. 1. Dans son ouvrage, Sider soutient un réalisme scientifique structural.

[8] Cf. « Le dépassement de la métaphysique par l’analyse logique du langage », traduction française d’A. Soulez et al. In Manifeste du Cercle de Vienne et autre écrits, Vrin, 2010. Pour une analyse des positions de Carnap et de Schlick, on peut lire dans Qu’est-ce que la métaphysique ?, de Frédéric Nef, Gallimard, 2004, le chapitre 6.

[9] L’expression vient du Phèdre de Platon.

[10] C. Tiercelin, dans Le ciment des choses, Ithaque, 2011, distingue trois voies réalistes : (i) une voie qui se dégage de l’ontologie et qui serait un principe d’intelligibilité (Searle, Austin), (ii) Une voie marquée par le kantisme et le voile que pose nos théories sur le réel et (iii) le réalisme interne de Putnam qui n’est pas sans influence sur la position qu’adopte Gabriel ; une sorte de mixte entre réalisme et relativisme.

[11] Cf., F. Nef, « Métaphysique et science, structuralisme scientifique et pluralité des structures ontologiques », Repha, n°6, 2012, http://www.repha.fr/wp-content/uploads/2014/01/1.REPHAn6vNef.pdf, également M. Esfeld, http://www.unil.ch/files/live//sites/philo/files/shared/DocsPerso/EsfeldMichael/2008/Barberousse08.pdf

[12] From an Ontological Point of view, traduction française, D. Berlioz et F. Loth Du point de vue ontologique, Ithaque, 2011 et dernièrement, The Universe as We Find it, Oxford University Press, 2012.

[13] On peut lire le texte de D. Parfit qu’a traduit J-M. Monnoyer et qui anticipe le livre auquel il travaille The Metaphysics od the Self pour se rendre compte du caractère incontournable de la métaphysique.  http://semaihp.blogspot.fr/2014/10/traduction-de-derek-parfit-experiences.html

[14] A Survey of Metaphysics, Oxford University Press, 2002, p. 8.

[15] Op. Cit.,  E. J. Lowe, « La connaissance métaphysique ».

[16] Cf., E.J. Lowe, The Possibility of Metaphysics: Substance, Identity, and Time, Oxford University Press, 2001.

[17] Op . Cit., Le ciment des choses, p. 20.

[18] Pour un point de vue exprimant un glissement de la métaphysique à l’intérieur de la physique, voir l’ouvrage de J. Ladyman et D. Ross, Every Thing Must Go, Metaphysics naturalized, Oxford University Press, 2007.

[19] P. van Inwagen, op. cit., p. 292.

[20] J. Searle, The Construction of Social Reality, Traduction française C. Tiercelin, La construction de la réalité sociale, Gallimard, 1998, p. 17.

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3 Commentaires

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    • Marchoix Denis sur 4 janvier 2016 à 9 h 18 min
    • Répondre

    Il est quand mm étonnant de parler de monde existant ou pas, sans faire intervenir cette petite masse de graisse qu’est le cerveau ! ne pas faire intervenir des neuroscientifiques est tt de mm un peu gros ! le cerveau construit le monde en permanence , la manière dont il travaille devrait être essentielle pour les philosophes ! aujourd’hui un philosophe sans notion de neuroscience parait invraisemblable…..

  1. Les philosophes, en principe, ne travaillent pas en ignorant la science, les neurosciences en particulier. La philosophie de l’esprit et les neurosciences n’ont pas à s’affronter. Elles ne s’affrontent d’ailleurs pas. A l’université de Rennes1, par exemple, pour ne prendre que cet exemple local, les philosophes travaillent avec les scientifiques. Ce ne peut être qu’une méconnaissance des travaux philosophiques, tels qu’ils sont produits à l’université, qui vous incite à faire ce commentaire. Votre phrase « le cerveau construit le monde en permanence » est lourd, quant à lui, d’une thèse philosophique sous-jacente qui demanderait une argumentation sérieuse.

    • Thomas Delalonde sur 3 juin 2016 à 14 h 06 min
    • Répondre

    « Comment tout cela tient-il ensemble » concluez-vous, c’est en effet l’essentiel. Car toutes ces théories ontologiques, qu’elles soient convaincantes ou pur sophisme, sont « homo-centrées ». Hors, si l’homme fait bien partie du tout, il n’en est ni son centre, ni son créateur.
    L’idée principale du livre : «Le monde n’existe pas » est expliquée par un effet de poupées russes : « le monde, le tout » (y compris l’idée du monde, le « champ de sens » du monde) est impossible car cette idée serait alors hors du monde ! Page 117 : « C’est un enchâssement à l’infini, ce qui contient tout ne peut pas apparaître en soi-même. ».
    Ca semble logique, MAIS il suffit de prendre un peu de hauteur, de sortir d’une vision « homo centrée ». En effet, ces beaux schémas, ces phrases, ces réflexions, ces représentations et interprétations du monde, se font dans la tête de l’homme. L’homme qui fait partie du règne animal qui lui-même fait partie de la nature, même si nous ne savons pas ce que c’est (sensations et interprétations probablement inexactes). C’est un nouveau naturalisme décentré de l’homme !
    L’homme et tout ce qu’il ressent, pense, interprète, produit, fait et ne fait pas (…) font partie de la nature (à commencer par l’ontologie ! Et cette phrase !!).
    Cette nature, ce monde, ce « tout », tient très bien, ontologie ou pas, homme ou pas !

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